“Boire du vin pour rester en bonne santé” de Michel MONTIGNAC

boire du vinEn 1991, les américains constatent avec stupeur qu’une étude de l’organisation mondiale de la santé (OMS) démontre que le risque cardio-vasculaire est trois fois moindre chez les français que chez eux. Le paradoxe français est né avec une réponse scientifique à cette étude : “les français boivent du vin”.

Le vin, une boisson pas comme les autres. Symbole universel associé au pain il est souvent considéré comme un aliment. Dans la Bible on constate un double langage. On y fait l’apologie du vin boisson sacrée mais on met en garde face au risque d’abus. De tous temps consommé, on en boit 600 litres par personne et par an à Versailles sous l’ancien régime. Au XIXe siècle, Grimod de la Reynière écrit “le vin est le meilleur ami de l’homme… C’est le consolateur de nos chagrins, le compagnon de notre vie et la principale source de nos vraies sensations.” Voltaire déclare qu’un peu de vin pris modérément est un remède pour l’âme et le corps.

Durant la grande guerre, les poilus reçoivent un demi-litre de vin par jour, qui s’ajoute à la ration de gnole. Plus tard dans les années 1930, la gastronomie développe toute une littérature culinaire à base de vin. Cependant, en un siècle la consommation de vin par habitant dans notre pays a été divisée par trois.

Le vin est un aliment. Le vin aliment apporte des glucides, des protides, des oligo-éléments, des sels minéraux et des vitamines, des polyphénols : ce sont eux qui confèrent au vin ses effets de prévention cardio-vasculaire. Parmi les polyphénols on distingue les acides phénoliques, les flavonoïdes, les anthocyanes qui comprennent les tanins et d’autres composants mineurs. En 1931 André Tardieu écrit pour un usage scolaire qu’un litre de vin de 10° correspond comme nourriture à 900g de lait, à 370g de pain ou à 5 œufs.

Le vin donne des forces. Un congrès médical en 1949 préconise pour se porter bien, un litre de vin par jour pour l’ouvrier de force et ½ litre pour l’intellectuel. Le vin ne fait pas grossir. Le pourcentage d’obèses n’est pas supérieur chez les buveurs de vin que chez les non buveurs, si toutefois la consommation ne dépasse pas trois verres par jour.

Le vin est un médicament. Depuis l’Antiquité le vin tient une bonne place dans la médecine. Hippocrate conseille de boire du vin qui combat l’austérité et la tristesse, responsables de la maladie. A Pompéi, Pline l’ancien écrit “le vin est tonique, apéritif, euphorique et il améliore la digestion”. De l’Antiquité à Pasteur la science a toujours vanté les effets bénéfiques du vin sur la santé. En 1930 les docteurs Cuvier et Perrot font reconnaître la vigne comme plante médicinale.

Le LDL-cholestérol baisse avec une consommation quotidienne d’une bouteille de vin mais le taux augmente brusquement avec une surconsommation d’alcool. Le vin contient de l’aspirine (plus de 0,30g par litre). Son action combinée à celle des polyphénols et de l’alcool fait du vin consommé modérément un médicament aussi efficace que l’aspirine.

Pour différentes raisons dont la lutte contre l’alcoolisme, depuis 1975 les derniers vins médicaux ont disparu de la pharmacopée. On trouve cependant dans la littérature des écrits remarquables sur le vin et la santé tels que “Soignez vous par le vin” et “La médecine par le vin” du Dr Maury en 1988 et 1998. En 1986, le Dr Baspeyras écrit “Le vin médecin”. Ces chercheurs démontrent scientifiquement comme plus tard les professeurs Masquelier et Renaud les fondements du paradoxe français.

Le vin ralentit le vieillissement. La science confirme que le vin rouge riche en poly phénols a des effets réels sur la longévité.

En conclusion, le vin est le meilleur des antistress. C’est un élixir social qui permet d’améliorer les rapports humains et de diminuer les risques de dépression.

Mais si les effets de la “vinothérapie” est démontrée, n’oublions pas que le vin contient de l’alcool qui présente de sérieux dangers en cas de consommation excessive. Selon certaines études, la consommation journalière ne devrait pas dépasser l’équivalent d’un gramme d’alcool par kg.

  • Date de parution avril 2000
  • Éditeur J’ai Lu
  • ISBN 2290301558